Une expérience aussi réjouissante qu’éprouvante. Faire l’acquisition d’un bien immobilier est un processus complexe, qui vous engage sur un bon bout de temps. Il s’agit également d’un moyen d’assurer votre avenir.
Pour se frayer un chemin dans la jungle administrative et financière, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) publie depuis deux décennies un guide, L’achat d’une maison étape par étape.
À l’occasion de la nouvelle édition de ce petit manuel, abordons ici en résumé les questions à s’imposer avant de passer à l’acte.
1. Devenir propriétaire, est-ce pour moi?
Si vous n’avez jamais été propriétaire, partez du principe que vous n’imaginez pas à quel point cela peut coûter, exiger du temps et créer de responsabilités. L’achat comporte énormément de frais, avant et après avoir emménagé. Les frais initiaux comprennent la mise de fonds et autres taxes. Ils sont suivis des frais d’occupation, avec les nombreuses factures des services publics, l’impôt foncier ou encore les paiements hypothécaires. Sans parler des coûts d’entretiens ordinaires, des petites ou grosses réparations.
Acheter une maison, cela revient parfois à jouer à la loterie. Qui peut vous assurer qu’aucune rénovation d’ampleur surviendra (pensez au toit, aux fondations, etc.). Face à cet ensemble de contraintes, l’interrogation logique est de savoir si l’on dispose des finances nécessaires et de la capacité de les gérer avec assez de discipline.
2. Ai-je les moyens d’accéder à la propriété? 3. Comment vais-je financer? 4. Quelle maison me conviendrait? 5. Comment dois-je faire pour conclure la vente?
Avant de commencer à chercher une maison, la SCHL conseille de déterminer combien vous pouvez payer. Le remboursement du prêt hypothécaire sera probablement votre plus grande dépense, mais il y a d’autres coûts que vous devez aussi connaître. Le bon procédé est alors de dresser un bilan clair de votre situation financière.
Notez en premier lieu votre revenu mensuel net et déduisez vos dépenses. En déterminant combien vous dépensez chaque mois en épicerie, pour les vêtements, les cadeaux, les soins. Ajoutez-y les remboursements de crédits et dettes, les dépenses de loisirs mais aussi votre épargne et vos placements.
Les règles d’accessibilité financière estiment que vos frais d’occupation mensuels ne devraient pas dépasser 32% de votre revenu mensuel brut moyen et que le montant total de vos dettes et emprunts ne devrait pas dépasser 40 %. Le montant maximum que vous pouvez vous permettre pour une maison dépend de ces chiffres et du montant de votre mise de fonds.
Pour financer l’achat de votre maison, il est recommandé de vous tourner vers des professionnels pour discuter des options et des modalités hypothécaires. Une mise de fonds peu élevée se traduit généralement par une prime d’assurance de prêt plus élevée. Si votre province perçoit la taxe de vente, vous devrez payer la taxe de vente provinciale sur le montant total de la prime.
Lorsque vous planifiez le financement d’une maison, préparez-vous pour les moments difficiles, comme une perte de revenu, une augmentation des dépenses ou une hausse des taux d’intérêt.
Parallèlement, demandez un prêt moins élevé afin de réduire vos frais d’occupation et de mieux faire face aux imprévus. Évaluez l’impact d’une hausse des taux d’intérêt sur vos paiements mensuels et essayez de vous libérer de votre prêt hypothécaire le plus rapidement possible.
Une fois que vous connaissez bien vos options financières, vous pouvez partir en quête d’une maison qui répondra à vos besoins, actuels mais également à plus long terme. Faites une liste des caractéristiques souhaitées et réfléchissez surtout à l’emplacement (ville, campagne), à la taille (avec ou sans enfant) et à des aspects plus techniques tels que l’efficacité énergétique ou l’impact environnemental.
«Le choix de maison que vous faites aujourd’hui aura des répercussions sur votre style de vie et vos finances pour de nombreuses années. Prenez le temps de réfléchir», insiste le guide.
Lorsque vous aurez passé les quatre étapes précédentes, il ne vous restera plus qu’à remettre au vendeur une offre d’achat, appelée parfois « convention d’achat-vente ». Il s’agit d’un contrat qui vous lie sur le plan juridique et elle doit donc être préparée minutieusement, par votre courtier ou votre notaire par exemple. Attendez-vous à négocier, prenez soin de passer en revue toutes les conditions de l’offre d’achat. Et le tour sera joué.
«Être propriétaire comprend son lot de responsabilités. Il vous revient maintenant d’apprendre à entretenir votre maison et à protéger votre investissement.»
Articles publié par “Les Affaires”
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